Les outils

Le projet PAMPA a généré de nombreux outils d'aide à la gestion qui correspondent aussi bien à des apports méthodologiques opérationnels et pratiques qu'à des produits et à la documentation associée (plateformes d'analyses statistiques, base de données, ressources de saisie sur le terrain). Ces outils sont ici présentés en fonction des étapes du projet qui correspondent à l'enchaînement logique de la démarche de construction de tableaux de bord d'indicateurs d'aide à la gestion des aires marines protégées.

Plan :
Une définition consensuelle des objectifs et actions de gestion
Référentiels, bases communes pour la comparaison des cas d'étude
Gestion des données, format et stockage de l'information
Collecte des données
Analyse des données, méthodes et outils
Aide au diagnostic

Une définition consensuelle des objectifs et actions de gestion

Cette partie est essentielle car toute la construction des indicateurs en découle. Cette étape influencera à la fois le choix des métriques (notion de pertinence de l'indicateur) et leur grille de lecture pouvant être fonction des objectifs de gestion et des actions envisageables.

Quatre ateliers réunissant l’ensemble des acteurs du projet ont été organisés pour aboutir à une définition consensuelle qui formalise les buts et objectifs des AMP, ainsi que les actions de gestion associées dans un unique document de référence.Le tableau suivant illustre ce document pour le but 1 et l’objectif détaillé 1.1. La première partie de ce document présente les actions de gestion envisagées de manière consensuelle. Dans la deuxième partie, les actions spécifiques par site sont présentées.

But 1 : Exploitation durable des ressources halieutiques

Objectif détaillé

Type d’action

Actions envisagées

1.1. Maintenir et/ou restaurer les populations d’espèces-cibles

Réglementaire

Application de la réglementation (police, contrôle, garderie)

Réglementaire

Elaboration de la réglementation des pêches professionnelle et de loisir dans et hors AMP, y compris régulation de l’accès

Réglementaire

Faire évoluer le zonage et les niveaux de protection de l’AMP

Contractuelle

Charte de pêche, code de bonne conduite, carnets de pêche

Contractuelle

Favoriser l’utilisation d’engins sélectifs ou le report d’effort sur d’autres activités (pêche ou autre)

Information

Information vers les pêcheurs : médiation, formation écoles maritimes, pêcheurs, plaquette d’information

Information

  • Faire remonter les informations pour des problèmes non limités à l’AMP
  • Réglementation des pêches : infractions, remarques, propositions

Aménagements

  • Balisage de l’AMP
  • Installation de récifs artificiels
  • Installation de DCP (réallocation effort de pêche, création habitat)
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Référentiels, bases communes pour la comparaison des cas d'étude

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Les référentiels construits durant le projet ont été essentiels à l’harmonisation des démarches d’analyse pour la construction d’indicateurs intra et inter sites. Ils ont aussi permis le croisement d'informations d’un jeu de données à l’autre. Les référentiels présentés ci-dessous sont donc la base de travail pour une approche intégrée de l’étude des AMP. La construction de référentiels n’était pas l’objectif du projet de recherche néanmoins, elle s’est révélée indispensable. En effet, les référentiels existants, au moment du projet, ne permettaient pas d’avoir l’ensemble des informations et des échelles nécessaire au croisement des données entre les sites (échelles et formats communs).

Référentiel spatial

Pour une AMP donnée, un référentiel spatial est une table de correspondance entre les différentes échelles spatiales auxquelles les données sont récoltées. Idéalement, ces échelles doivent s’emboîter de manière à garantir une correspondance non-ambiguë d’une résolution fine vers une résolution plus large.

Dans ce référentiel se retrouve un zonage de l’espace construit durant le projet, appelé zonage PAMPA, et devant permettre de comparer des résultats d’un site à l’autre malgré les différences de contexte. Le zonage proposé en mer comporte 7 zones potentielles. Il distingue 1) les différents statuts de protection 2) l’espace directement en contact des zones de protection, pouvant être soumis à leur influence au niveau écologique (i.e. spillover) et/ou au niveau des usages (i.e. concentration de pêcheurs aux abords de zones de protection intégrales). En résumé, ces sept zones ne doivent pas forcément exister pour chaque AMP, mais chaque zone d’une AMP doit pouvoir être rattachées à l'un des zonages PAMPA.

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Référentiel espèces

Les espèces peuvent être nommées de manière différente selon les sites, et ce malgré l’utilisation du nom scientifique. Le référentiel « Espèces » permet d’utiliser un identifiant unique, soit la dénomination validée selon FishBase pour les poissons et selon GBIF (Global Biodiversity Information Facility) et/ou le WoRMS (World Register of Marine Species) pour les autres taxons.

Les codes présents dans chacuns des référentiels permettent de faire le lien avec des référentiels nationaux tels que:

  • le référentiel SIH (grSIH, codeSIH)
  • le référentiel ASFIS (février 2008) de la FAO (lsscaap, taxocaode, codeFAO)
  • la base FishBase (codeFB) fournie par Laurent Vigliola

Deux référentiels ont été construits pour les besoins du projet, un pour les espèces de Méditerranée et l'autre pour les espèces de l’outre-mer. Ces deux référentiels regroupent les mêmes champs d'informations.

  • La taxonomie
  • Les caractéristiques biologiques
  • Les intérêts halieutiques
  • Le statut
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Référentiel engins

Le référentiel engin permet de rassembler un type de pêche (type, engin et technique) sous un code unique commun à tous les sites et d’en avoir une définition précise. Il fait également le lien entre ce code PAMPA et les codes utilisés par les référentiels nationaux (SIH et FAO). Ces derniers n’ayant pas une précision suffisante au regard des besoins du projet, des codes plus spécifiques leurs ont été attribués.

Le référentiel engin s’est basé sur celui du SIH ainsi que sur les données récoltées dans les différents sites partenaires. A partir des libellés utilisés par le SIH, le référentiel engin du projet PAMPA précise :

  • L’engin
  • La technique (i.e. palangrotte, coulée)
  • Le type (i.e. avec ou sans canne)

Les codes SIH et FAO ont été conservés permettant ainsi de garder un lien avec les référentiels nationaux.

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Gestion des données, format et stockage de l'information

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Une demande forte de la part des gestionnaires résidait dans le fait de disposer de méthodes pratiques et faciles d'utilisation pour le calcul des indicateurs et la réalisation des graphiques et tests statistiques associés. Afin de répondre au mieux à ce besoin, deux plateformes de traitement statistique des données ont été développées (plateformes PAMPA). L'utilisation d'un tel outil pour l'ensemble des sites de manière pérenne a nécessité de définir des formats de données communs et une bancarisation harmonisée. Ceux-ci sont présentés dans cette section.

Format des données

Étant donnée la diversité des formats de stockage utilisés dans les études de suivis des différentes AMP partenaires, il a été nécessaire de standardiser le format d’entrée des données pour pouvoir utiliser des routines de calcul standardisées . La mise en place d’un format de données harmonisé concerne aussi bien les données de biodiversité / ressources que les données sur les usages.

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Base de données

Le développement de base de données n'était pas l'objectif du projet mais s'est révélé nécessaire pour permettre à l'ensemble des acteurs, de disposer de l'ensemble de leurs données sous un format commun bancarisées sous une même base. Ceci est particulièrement vrai pour les données sur les usages quiont été récoltées au cours du projet. Par conséquent, aucune bancarisation de ce type de données n'existait au moment du projet.

Les bases de données PAMPA ont été développées sous ACCESS 2000.

La base Biodiversité et Ressources est une base de stockage des données au format commun. Elle permet à chacun des sites d’enregistrer l’ensemble de leurs données dans une même base.

La base Usages permet 1) la saisie au format commun via le développement de formulaires de saisie, 2) le stockage et 3) l’export des données sous le format nécessaire pour l’utilisation de la plateforme de traitement. L’utilisateur peut apporter certaines modifications à la base Usages. Toutefois, certaines fonctionnalités (requêtes, macros …) sont indispensables à son bon fonctionnement, il est donc fortement conseillé de prendre connaissance du guide utilisateur (PAMPA/WP1/Meth/8) au préalable. Ce document présente i) les précautions d’usages, ii) l’architecture de la base de données et les informations qu’elle contient et iii) son utilisation (saisie, correction et exportation de données).

La base de données Usages actuelle est composée de 15 Tables :

  • 7 tables nécessaires à la saisie pour les données de fréquentation (caractéristiques de sortie et relevés de fréquentation, d’enquêtes (questionnaires et données relatives aux captures)
  • 8 tables de référence pour la codification et la saisie des données d’enquêtes et des relevés de fréquentation. Ces tables permettent ainsi d’éviter la saisie de données identiques avec des codifications différentes
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Collecte de données

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Les données étudiées concerne l’ensemble des thèmes d’étude du projet (biodiversité / ressources, usages et gouvernance). Pour le thème biodiversité et ressources peu de données ont été collectées, des protocoles et des jeux de données étant déjà disponibles pour les sites étudiées. Concernant les usages et la gouvernance une collecte importante de données a été mise en place dans le cadre du projet.

Pour les données sur la biodiversité et les ressources quatre types principaux de protocoles d’échantillonnage ont été retenus, il s’agit :

  • Des comptages visuels en plongée (UVC)
  • Des vidéos sous-marines
  • Des photos sous marines
  • Des suivis de Captures (pêches expérimentales, enquêtes et embarquements)

Les précisions sur les protocoles utilisés pour chacun des sites sont consultables à la page de chacun des cas d’étude.

Pour les usages, un cadre commun pour le relevé de la fréquentation et les enquêtes auprès des pêcheurs récréatifs, des plongeurs et des plaisanciers a été assuré et appliqué par la plupart des sites de manière à garantir la comparaison des résultats entre ceux-ci. Néanmoins, le contexte de chacun amenant une demande d’information spécifique de la part des gestionnaires, des adaptations ont été apportées pour répondre à leurs attentes. Ces supports sont consultables à la page de chacun des cas d’étude. Le protocole appliqué pour la pêche professionnelle au parc marin de la Côte Bleue est cohérent avec ceux du système d’information halieutique (SIH) de l’IFREMER. .

Pour la gouvernance, des enquêtes dans les administrations des structures de gestion des AMP ont été menées. Cette approche est complétée par des enquêtes auprès des usagers sur la perception et l’acceptabilité sociale des AMP. Aucun document détaillé relatif à la collecte des données de gouvernance n’a été produit et ce pour deux raisons :

  • Une part des données est directement en possession des gestionnaires ;
  • La collecte de l’autre partie des données est confondue avec celle des données d’usage, le protocole est donc identique.
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Analyse de données, méthodes et outils

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Plateforme d’analyses statistiques PAMPA

PAMPA n’avait pas vocation à produire un logiciel professionnel, mais des outils aussi conviviaux que possible ont été développés dans le cadre du projet. Deux plateformes d’analyse statistique permettant aux gestionnaires d’obtenir des réponses pour l’évaluation de la performance d’AMP ont été développées sous le logiciel R. Ce logiciel présente l’avantage d’être gratuit, très polyvalent et évolutif de par sa communauté d’utilisateurs. Ces plateformes sont des interfaces générées par des scripts de programmation. L’élaboration des documents utilisateurs et développeurs permet à chaque partenaire de s’approprier s’il le souhaite ces scripts.

Deux plateformes ont été développées, l’une pour l’analyse des métriques relatives à la biodiversité et aux ressources et l’autre pour les métriques relatives aux usages. Ces plateformes ont une entrée commune dans le logiciel et sont par la suite totalement indépendantes. Au travers de cette interface, les fonctions développées dans le programme permettent i) d’importer les données, ii) de réaliser des tests statistiques et des modèles et iii) de représenter de manière simple les métriques sous formes graphiques (des observations directes ou issues de modèles) et de cartes.

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Analyses statistiques

La phase d’analyses statistiques dans la démarche de construction d’indicateur est déterminante. Le choix de l’analyse statistique est fonction de la métrique considérée et du processus qu’elle est censée refléter. Des documents précisent i) les métriques prioritaires à analyser en tant qu’indicateurs potentiels et ii) les analyses correspondantes à effectuer. De plus un document propose une méthodologie pour mettre en évidence les effets d’une AMP sur la biodiversité et les ressources.

Une multitude de métriques a été calculée sur l’ensemble des sites pour au final ne retenir que celles qui se sont révélées intéressantes pour l’évaluation de la performance d’AMP. La liste de ces métriques est disponible dans chacun des rapports par site pour le cas d'étude correspondant.

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Aide au diagnostic

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Fiches métriques

Pour chacune des métriques validées, une fiche synthétique décrit les informations nécessaires à l’interprétation, à l’établissement du diagnostic et à la prise de décision en fonction des actions de gestion clairement identifiées . Plus précisément, ces fiches sont composées de 6 parties :

  • « Lien avec les objectifs et actions » qui présente les buts, objectifs, actions générales et spécifiques au site en relation avec la pertinence de la métrique.
  • « Mode d’obtention de la métrique » qui reprend les informations générales sur les données utilisées : Le site, le protocole d’échantillonnage, le nombre d’observations, la période couverte, calcul effectué, …
  • « Représentation graphique » qui illustre graphiquement la métrique à partir des observations ou d’un modèle statistique
  • « Tests statistiques réalisés » qui précise le type de test et/ou de modèle réalisé et présente les résultats principaux obtenus
  • « Grille de lecture » qui présente l’échelle d’interprétation de la métrique avec le résultat obtenu et le code couleur associé. Ceux-ci sont accompagnés d’un commentaire sur ce diagnostic
  • « Commentaires » qui précise si l’utilisation de cette métrique est souhaitable dans le tableau de bord par le gestionnaire du cas d’étude, l’interprétation générale de cette métrique et les limites dans l’utilisation de la métrique

Les fiches de l'ensemble des métriques retenues par cas d'étude sont consultable à cette page: Cas d'étude.

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Tableau de bord

En dernier lieu, les métriques validées comme indicateurs de la performance des AMP ont été agencées en tableaux de bord par objectif de gestion. Chaque tableau de bord contient un ensemble d’indicateurs jugés utiles pour l’évaluation de l’atteinte de l’objectif concerné. Pour les buts de conservation de la biodiversité et des ressources, il apparaît nécessaire de placer à côté des indicateurs d’état, des indicateurs de pression et des indicateurs de gouvernance. Les deuxièmes permettent de relativiser l’état de la biodiversité par rapport aux pressions subies, et les indicateurs de gouvernance, notamment les perceptions, informent sur les usagers à cibler dans les actions de gestion et orientent vers des modalités d’action en fonction de l’état.

Les tableaux de bord développés dans le projet PAMPA sont présentés par but de gestion pour chacun des cas d'étude et sont disponibles dans les rapports par site. Ceux-ci sont accessible à la page présentant les Cas d’étude.

Document lié :

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